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20 décembre 2016: crise institutionnelle en RDC, fauteuil présidentiel vide

20-12-2016 

Les élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo qui devraient avoir lieu le 27 novembre 2016 n'ont pas été tenues à cause du manque de volonté politique du président sortant Joseph Kabila. Celui-ci voulait, par ce coup d'état, s’éterniser au pouvoir en violation de la Constitution. Son mandat ayant pris fin le lundi 19 décembre 2016 à minuit, la population en RD Congo a marqué cet évènement en sifflant et en chantant contre ce coup d’état, dans le cadre de « Yebela ». Par cette démonstration, la population a pu faire savoir à l’opinion nationale et internationale que le fauteuil présidentiel en RDC est désormais vide et que la crise institutionnelle en RDC est désormais un fait!

De son coté, Joseph Kabila a mis en place une surveillance militaire dans les quartiers de Kinshasa et ceux de grandes villes du pays. Les militaires ont tiré la nuit du 19 au 20 décembre 2016 pour faire taire les sons des sifflets et chansons de la population. Ces militaires ont aussi, sur ordre de leurs supérieurs, commis des violations des droits de l’homme en blessant et arrêtant quelques civils et opposants, entre autres personnes monsieur Franck Diongo, député et président du MLP (parti de l’opposition) arrêté le 19 décembre à Kinshasa. Au Nord-Kivu, messieurs Christian Bados et Andrés Bisimua de l’ECIDE (parti de l’opposition) ont fait l’objet une interpellation par les agents de Kabila le samedi 17 décembre. Cet acte a été vite dénoncé par monsieur Jean Baptiste Kasekwa, secrétaire exécutif de l’ECIDE, en le qualifiant d’une arrestation arbitraire. Cet acte, poursuit-il, démontre une volonté du pouvoir à vouloir intimider les opposants. Mais cette intimidation des militaires n’a pas atteint son but. La population a sifflé pour signifier le carton rouge qu’elle donnait à Kabila pour le faire quitter le terrain du jeu politique de la RD Congo car il a commis une faute grave, celle de la haute trahison.

Le deuxième et dernier mandat de cinq ans de Joseph Kabila, qui a pris fin le 19 décembre 2016, emporte la légitimité de toutes les institutions politiques qui résultaient des élections de 2011 pour le parlement, et 2007 pour le sénat.  Ce dernier a connu un mandat « élastique » à cause de la non -tenue des élections au niveau régional. Vu que le chef de l’Etat, le parlement et le sénat n’ont plus de légitimité, il s’instaure une crise institutionnelle qui ne peut être résolu que par un accord politique des dirigeants ayant manifesté, jusqu’à présent, la volonté de voir les élections libres et démocratiques se dérouler en RD Congo. Un produit périmé ne peut plus être consommé. Monsieur Tshisekedi Wa Mulumba, président du parti de l’opposition UDPS et du conseil des sages du Rassemblement, n’a pas mâché ses mots dans sa déclaration d’aujourd’hui en qualifiant la non-tenue des élections d’un acte de haute trahison de Kabila. Il soutient le Rassemblement pour son engagement au dialogue sous la médiation des évêques catholiques de la CENCO. Ceci est dans le but de trouver une sortie de l’actuelle crise politique et institutionnelle. Il a également appelé le peuple à utiliser l’article 64 de la Constitution et à résister pacifiquement contre cette illégalité des institutions.

Pour plus information sur cette crise institutionnelle en RDC, vous êtes invités à suivre notre émission de la radio Lisanga qui a été consacrée à ce sujet en cliquant ici.

 

Par Yesu Kitenge, politologue et présentateur de la radio Lisanga

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